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     L'idée d'écrire sur des musiques pré-existantes m'est venue quand j'ai subitement manqué de copain musicien pour faire des chansons. J'ai besoin que la musique soit mélodique pour pouvoir faire "une syllabe-une note".  J'adore cette école de musiciens des années soixante: Schifrin, Mancini, Barry ... Mais il me tarde de retravailler avec un compositeur ...

     

      

    Partir

    A l'aventure

    Dans la Nature

    Sans certitudes

    Partir

    Sans souvenirs

    Ni avenir

    En solitude

     

    Comme je suis seul

    Abandonné de ma femme

    Je suis si seul

    Sur Terre

    Seul sur Terre

     

    Revenir

    De l'aventure

    De ma nature

    De mes "follitudes"

     

    Te retrouver

    Et ranimer mon âme

    Ne plus être seul

    Sur Terre

    Seul sur Terre

     

    Je me réveille

    Tu es partie

    Et sur le lit

    Git cette lettre 

     

    Et sur le lit

    Git cette lettre


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  • Texte sans musique

    Texte libre de musique

    La découverte du regard et des photos de Salgado a été pour moi un choc.

     

    Sébastiao Salgado, sertao de Sao Paulo
    S’en va rouler sa bosse, sa bossa nova
    Ses déclics et ses claques, le sac en bandoulière
    Sur les chemins de terre des douleurs planétaires

    Aux pointes du trépied le temps s’immobilise
    Sébastiao l’arrête, condamne l’instant à perpète
    Minute de silence sur papier glacé
    Par l’effroi qui lance un cri impressionnant

    L’index de Salgado déclenche
    L’index de Salgado déclenche
    Des réactions en chaîne
    La vie est un fado, pas un cadeau
    L’index de Salgado déclenche
    Toujours quand il faut

    Sébastiao Salgado, sertao de Sao Paulo
    Retouche nos yeux bleus devenus insensibles
    Et nous déshabitue du malheur en clichés
    Des spots analgésiés, des journaux, des J.T.

    Et quand la vie s’expose en désespoir de pause
    De surexpositions en sous-développement
    Son œil dans l’objectif en voit d’toutes les douleurs
    Des vertes et des armures sur ses plaques au bromure

    L’index de Salgado déclenche
    L’index de Salgado déclenche
    Des réactions en chaîne
    La vie est un fado, pas un cadeau
    L’index de Salgado déclenche
    Toujours quand il faut

    Sébastiao Salgado, sertao de Sao Paulo
    Son Rolleflex a du reflex(e) pour les mis à l’index
    Son œil met à l’épreuve les cœurs les mieux accrochés
    Aux cimaises bourgeoises de l’Occident poudré

    Moments de vérité, instants d’éternité
    Ses images révèlent ce qu’aucun mot ne dit
    Comme un cri de papier qui s’accroche aux mémoires
    Et qui entre à jamais dans l’antre de l’Histoire

     


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    Texte sans musique

    Un petit blues existentiel qui relativise l'importance de l'hérédité sur notre comportement ...

     

    1

    On s'habitue à ce qu'on devient

    On s'habitue à ces petits riens

    Qui chloroforment notre amour

    Et nous transforment au jour le jour

     

    Les chromosomes ne font pas l'homme

    On n'est pas comme on nait

    Mais comme on vit

    Mais comme on vit

     

    2

    Est-ce dans les choux que l'on naquit

    C'est dans les choux que l'on finit

    Quand l'amitié prend le maquis

    Que les projets restent croquis

     

    Les chromosomes ne font pas l'homme

    On n'est pas comme on nait

    Mais comme on vit

    Mais comme on vit

     

    3

    On se surprend à renoncer

    On se sent souvent s'enfoncer

    Quand on entend siffler l' train-train

    Qu'on économise notre entrain

     

    Les chromosomes ne font pas l'homme

    On n'est pas comme on nait

    Mais comme on vit

    Mais comme on vit


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    Texte sans musique

    Exercice de rimes en "ing".

    Il n'y en a pas de sot mais taxi-boy c'est un drôle de métier tout de même ... 

     

    1

    Pour un ticket une danse avec lui

    Elles vendraient leur âme à « Voici »

    Les femmes mûres du dancing

    Se pâment devant Mister Darling

    Mister Darling

     

    2

    Elles savent bien même s’il est chic

    Qu’il ne fait ça que pour leur fric

    Il vend son corps dans un smoking

    D’une œillade il les embobine

    Mister Darling

     

    3

    Elles se voient en héroïnes

    D’un roman de Doris Lessing

    Espionnes en pays Ming

    Pendues aux lèvres de Mister Darling

    Mister Darling

     

    4

    Elles tombent toutes en pamoison

    Dans ses yeux bleus ses yeux poison

    Encore plus beau que Charles Berling

    C’est leur chéri Mister Darling

    Mister Darling

     

    5

    Elles lui mangent toutes dans la main

    Mais quand elles veulent aller plus loin

    Froid comme le détroit de Behring

    Il les repousse Mister Darling

    Mister Darling

     

    6

    En dépit de leur lumbago 

    Elles rêvent toutes d’un tango

    D’un cha-cha d’un fox-trot d’un swing

    Pendues aux bras de Mister Darling

    Mister Darling

     

    7

    Si elles le voyaient au petit matin

    Apprenti-boucher à Pantin

    Les groupies de Mister Darling

    Cracheraient leur Darjeeling shocking

    Sur Mister Darling

     


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    Ah ce syndrome de Peter Pan ...

     

    1

    Quand Tintin se fâchera avec Captain Haddock
    Qu' Tornado et Zorro finiront au paddock
    Quand on remerciera plus aucune Mamie Nova
    Que pour Danette plus personne ne se lèvera

    2

    Quand les rétroviseurs seront pleins de regrets
    Que seul le vent d'hiver balancera les agrès
    Quand les soldats de plomb qui auront du plomb dans l'aile
    Tireront à balles réelles sur nos Papas Noël

         La vie ne sera plus qu'une prothèse
         Triste brouet mélange de synthèse
         Finies les petites anglaises
         Le petit marmot qui blèse
         Quand l'enfance filera à l'anglaise

    3

    Quand les Jurassic Park ne seront plus que des cimetières
    "E.T." un étranger reconduit à la frontière
    Quand les nuages qui filent ne seront plus qu'un amas d'eau
    Et le monde un Brésil revu par Amado

    4

    Quand on n'écoutera plus Obiwan Kénobi
    Que pour les petites Barbies tout deviendra zarbi
    Quand on saura que Disney n'était qu'un vieux facho
    Et que Bambi la nuit se changeait en travelo

         La vie ne sera plus qu'une prothèse
         Triste brouet mélange de synthèse
         Finies les petites anglaises
         Le petit marmot qui blèse
         Quand l'enfance filera à l'anglaise
     

         Quand l'enfance filera à l'anglaise


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    Texte sans musique

     

    WEEK-END SUR MARS !

    Les garnements des cours de récré d'aujourd'hui
    En deux-mille-cent dans des fusées dernier modèle
    Iront se reposer de leurs vies-automates
    Sur la terre de Mars où Jonasz les attend

    Leurs âmes montgolfières
    Gonflées comme des baudruches
    Fuiront au lance-pierre
    Et le miel et la ruche

    Sans oxygène la vie ne manque pas d'air
    Sans gravité la vie est plus légère
    Et la pesanteur une garce
    Week-end sur Mars !
    Week-end sur Mars !

    Les garnements des cours de récré d'aujourd'hui
    En deux-mille-cent dans des scaphandres dernier cri
    Iront se délivrer de leurs villes-aquarium
    Dans les eaux de Mars où Moustaki somnole

    Leurs âmes banderoles
    Collées comme des timbres
    Au vent de fumeroles
    Jailliront des cratères

    Laissons la Terre à l'abandon
    Comme Noé avec son arche
    Week-end sur Mars !
    Week-end sur Mars !
    Trouons l'air en fusée-espadon
    Pour s'engloutir dans l'espace
    Week-end sur Mars !
    Week-end sur Mars !

    "Grr !" une semaine sur les nerfs
    Et hop changement d'atmosphère
    Week-end sur Mars !
    Week-end sur Mars !
    Décoller des ennuis terre à terre
    Dans des trips un peu farce
    Week-end sur Mars !
    Week-end sur Mars !

    Si le monde manque d'espace
    Ca manque pas de classe
    Week-end sur Mars !
    Week-end sur Mars !


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    Pour le quinzième anniversaire de ta mort, les médias de l'immédiat ont fait les gorges chaudes pendant au moins ... quinze jours. La vérité c'est qu'on ne les entend plus, tes chansons à l'iconoclastie ascétique. La vérité c'est qu'on t'oublie. A l'heure où l'on jette impunément des chanteurs en prison pour délit d'opinion, il semble qu'il n'y ait pas qu'aux "gendarmes qu'on aurait coupé les choses" ...
    (texte écrit en 1996)

     

    Le général :          

    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés
    Simple soldat Brassens soyez donc solidaire
    Pour le moral des troupes chantez donc vos antiennes
    En échange de quoi voici la croix de guerre

     

    Georges Brassens :

    Sinistre faiseur d'ange ma conscience t'objecte
    Mourir pour tes idées ? Pas même pour les miennes
    Et les tiennes des deux sont bien les plus abjectes
    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés


    Jacques Chancel :

    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés
    Mon cher Georges Brassens recevez mon hommage
    Sur le grand échiquier de la chanson française
    Jolie photo de classe sage comme une image


    Georges Brassens :

    Révérend Père Chancel cher ami que j'abhorre
    Sache que si je viens dans ton damné diocèse
    C'est pour serrer la pince à mes copains d'abord
    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés


    Le ministre (Jacques Lang) :

    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés
    Mon cher Georges Brassens c'est pour moi un bonheur
    D'accrocher ma médaille à votre beau chandail
    Je vous fais Chevalier de la Légion d'Honneur


    Georges Brassens :

    Mon "cher" et beau ministre gominé Diafoirus
    Sache que si tu t'avises de toucher mon poitrail
    Les mâtines à ton cul sonneront l'Angélus
    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés


    Dieu le Père :

    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés
    Ô cher Georges Brassens c'est pour moi un devoir
    Que d'honorer la tombe du céleste poète
    Qui leur à tant donné à entendre et à voir


    Georges Brassens :

    Papi à barbe banche à l'air mal embouché

    Sache bien que ta gerbe je la noie sous les miennes
    Mes mots je les rumine sans jamais les mâcher
    En vertu des pouvoirs qui me sont conférés


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    Texte sans musique


    Petite thaï travaille pour nous à filer doux
    Des chemises toutes tailles qu’elle taille dans des tissus hindous
    Un faubourg de Taïwan, la poussière d’un bouge
    Glissement des sampans, pas un enfant ne bouge

    Petite thaï bataille et chacun de ses jours
    Est un exploit qu’on exploite, morceau de bravoure sans amour
    Pour un bol de riz et quelques fruits secs
    Sans révolte et sans cris sur une planche de teck

         Le jour elle file du mauvais coton
         La nuit elle file à l’abri des patrons

         Made in Taïwan made in Taïwan

    Petite thaï bonzaï avec ses doigts de fée
    Les cheveux en bataille, la tête ébouriffée
    Les grands champs de lin bleu où elle gambadait bébé
    Comment croire que c’est eux qui lui feraient ce dos courbé

    Petite thaï défaille, bourgeon de bois d’ébène
    Sans papa elle déraille, ça ralentit la chaîne
    Le napalm coule à flots dans ses veines eurasiennes
    A la gorge un sanglot, elle attend que son heure vienne

         Le jour elle file du mauvais coton
         La nuit elle file à l’abri des patrons

         Made in Taïwan made in Taïwan

    Petite thaï qui baille sous l’œil noir qui contrôle
    « Mamma San » la détaille, un papillon sur l’épaule
    Dans sa toile d’araignée, offerte en sacrifice
    Nulle justice n’a régné sur le métier où elle tisse

         Le jour elle file du mauvais coton
         La nuit elle file à l’abri des patrons

         Made in Taïwan made in Taïwan

    Le soleil s’est endeuillé à la lumière du levant
    La pluie a cousu l’horizon … de fil blanc
    Et des œillets aux boutonnières … des révolutions


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